Réseaux : risque de rationnement des soins par l'Enveloppe budgétaire

Source : Tribune de Genève : « Lettre du jour » du 30.05.2010


 

REVOLUTION DES SOINS INTEGRES

 

Selon la pensée unique actuelle présentée dans votre édition du 10.5.10, les «réseaux de soins intégrés» avec enveloppe budgétaire deviendraient la norme obligatoire pour tout assuré et médecin.

 

Sans parler des dangers liés à leur gestion commerciale, ces réseaux pourraient engendrer des économies, mais entraîneront forcément une diminution de la qualité des soins. «L’accompagnement» du patient vers les spécialistes (cité par le Dr.de Haller, Président de la FMH) risque de devenir un filtre mercantile plutôt que qualitatif. La rationalisation annoncée est en fait un rationnement déguisé. Seront surtout touchés les patients chroniques et/ou âgés.

 

Omission essentielle de votre article : d’autres types de réseaux existent dans toute la Suisse (Genève: le Remed avec 290 médecins). Amenant des économies notoires de 10 à 15% selon les assureurs, ils maintiennent l’excellente qualité des soins (échange d’informations, examens évités, formation continue approfondie, etc) sans risque de rationnement ni danger pour les patients. La liberté de choix par le patient de son médecin reste garantie et il n’existe pas de chasse aux bons risques. Tous les assurés sont acceptés.

 

De l’avis de nombreux patients et médecins, il faut que ces réseaux-là (aussi «vrais» que les autres) soient acceptés à part entière dans la catégorie des Soins intégrés: les incitatifs financiers (baisse des primes mensuelles et de la quote-part) doivent être identiques pour tout type de réseau.

 

 

Dr Didier Châtelain (spécialiste FMH en médecine générale), Dr Alain Lironi (chirurgien pédiatre), Dr Michel Matter (ophtalmologue), Dr Jean-Pierre Grillet (dermatologue), médecins à Genève.